Cérémonie du 3 Juillet 2012

Publié le par Le Souvenir Français - Délégation Gardoise

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Discours prononcé par le capitaine Viardot, délégué général adjoint du Souvenir Français du Gard lors de la cérémonie du 3 Juillet 2012 au sanctuaire Notre-Dame-de-Santa-Cruz à Nîmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Monsieur le Directeur de Cabinet représentant M. le Préfet

- Madame la conseillère municipale chargée des relations avec les Armées et le monde anciens combattants représentant M. le sénateur du  gard, maire de Nîmes,

- Monsieur les représentants de M. le président du conseil général,

- Monsieur les représentants du conseil régional,

- Mesdames et Messieurs les élus,

- Monsieur le lieutenant -Colonel DMD adjoint représentant le général,

- Mesdames et Messieurs les Officiers des Armées de Terre, Air et Mer,

- Messieurs les présidents d’amicales d’anciens militaires, d’anciens combattants,

- Messieurs les président de l’ ANOCR,  des Troupes de Marine, de l’Union nationale des parachutistes, des Anciens de l’aéronautique navale de camargue Languedoc, des Anciens enfants de Troupe , du Souvenir Français,

Messieurs les représentant de la police nationale, et de la Gendarmerie Nationale,

Messieurs les porte drapeaux,

Chers  amis anciens marins, et sous – mariniers,

Mesdames et Messieurs,

 

 

                        Il y a six ans nous organisions à Nîmes la première cérémonie en la mémoire des 1300 Officiers, Officiers-Mariniers et marins victime d’un bombardement britannique à Mers- El – Kébir. Cette cérémonie, aujourd’hui se déroule dans plusieurs autres villes portuaires de la métropole, dont en particulier à Brest, région dont la plupart des victimes étaient  originaires. Dans cette ville, une gerbe sera déposée sur la tombe du marin inconnu de MERS EL KEBIR.  

                        Avant d’aller plus avant, je me dois de vous expliquer le pourquoi de cette cérémonie à Nîmes. En 2006, au cours d’une visite de courtoisie sur ce site, nous avons fait connaissance et des membres de cette association nous ont rapporté avoir effectué un voyage en Algérie et plus particulièrement à Mers el Kébir. Au cours de leur visite, ils ont constaté que le cimetière marin avait été profané. Dans un dépôt d’immondices, ils ont découvert deux plaques provenant de deux tombes Nous les avons faites restaurées.

Les Faits :

                        Le  3 juillet 1940, une partie importante de la flotte française est stationnée dans le port de Mers el Kébir. Pour des raisons de stratégie politique que je ne développerai pas, la flotte britannique reçoit l’ordre d’obliger la flotte française à se joindre à elle, faute quoi les bâtiments français seront coulés.

                        De tractations en tractations, l’amirauté française refuse. Vers 18 heures, commence alors le carnage. Les navires britanniques tirent sur nos bateaux. Ils sont presque tous coulés. Quelques uns parviennent à prendre le large. Le bilan est lourd. 1300 marins sont tués. La mer est en feu. Les vagues sont rouges de sang.

                        A MERS EL KEBIR à ORAN et tout le long de la côte, c’est la consternation. Comment est-il possible que l’on tue nos marins. Les secours s’organisent. Des jeunes scouts de France et Guide ainsi que de nombreux policiers et gendarmes se rendent sur place. Ils parviennent à sauver quelques vies et feront l’objet d’un témoignage de satisfaction décerné par l’Amiral Commandant en chef les Forces Maritimes Françaises.

                        Le 6 juillet 1940, la Royal Air Force procède à une deuxième attaque de la base.

 

- après ces monstrueuses  tragédies, dont la Royal  Navy rougit encore, le cimetière civil du petit bourg de Saint André ne pouvant accueillir autant de linceuls, les autorités civiles de l’Oranie et militaires aménagèrent à côté un carré militaire, entretenu, avec dévotion, par la population de la Marsa jusqu’en 1962 et par la base navale jusqu’à son départ en 1968, date à laquelle le Souvenir Français prit le relais.

                        Mais peu de temps après, le Souvenir Français est prié de quitter le territoire algérien et ne peut  donc plus assurer sa mission. C’est alors que commence, par une partie de la population indigène, une œuvre de destruction systématique de ce lieu sacré. Les croix sont cassées et couchées. Les corps exhumés. C’est la profanation la plus complète. Les autorités française ont obtenu que le cimetière marin soit réhabilité et gardienné. L’on regrette toutefois que les symboles religieux aient été gravés sur des stèles sur chaque tombe et non érigés à la verticale.

                        Le 23 mai 2000, au terme de plus de 11 années de luttes, le père jésuite LANCELOT  obtient de faire rapatrier en métropole le corps d’un marin inconnu et de lui donner une sépulture  dans le cimetière de Kerfautras à Brest. Sa sépulture en terre, sans dalle, surmontée d’une croix blanche, portant l’inscription : « un marin inconnu, mort  pour la France le 03/07/40 à Mers el kébir », permet, en dehors des cérémonies commémoratives officielles, de pieux recueillements dans la discrétion. Cette tombe est toujours fleurie.

                        Les deux plaques mortuaires que vous voyez apposées sur ce mur sont des plaques reconstituées à partir de celles découvertes dans un dépôt d’immondices et rapportées par des membres du Site de Notre Dame de Santa cruz. Elles représentent pour nous l’ensemble des équipages disparus ou tués. Le 3 juillet  2007, elles ont été inaugurées et dévoilées par un frère et une sœur du SM GROSPIRON, que nous avons réussi à retrouver à MARTIGNAT dans l’Ain.

                        Le second maître Roland GROSPIRON est né le 16 février  1917 à Martignat où il demeurait. Le 7 octobre 1935, il entre à l’école de maistrance à Brest. Breveté canonnier après diverses affectations il embarque sur le croiseur BRETAGNE il est second-maître. Il est porté disparu le 3 juillet 1940.

                        Le matelot louis FRAGE né le 20 janvier 1920 à Vannes. Pupille de la nation, il était engagé volontaire et avait la spécialité de canonnier. Il est tué par un éclat d’obus le 3 juillet 1940 à bord du croiseur BRETAGNE.

                        Tous deux ont  été cités à l’ordre du corps d’armée, décorés de la croix de Guerre 39-45 avec étoile de vermeil. Le 31 décembre 1950, la médaille militaire leur a été conférée à titre posthume.

                        Je remercie toutes les personnes et associations qui nous ont aidé pour la réalisation de cette manifestation, en particulier Monsieur le Sénateur Du Gard Maire de Nîmes, le personnel communal et les membres de l’Association  de Notre Dame de Santa Cruz.

 

                        Avant de clore mon propos, je voudrais évoquer le drame constitué par le massacre perpétré à ORAN 22 ans  et 3 jours plus tard, c'est-à-dire le 5 juillet 1962. Les anciens marins de Nîmes saluent toutes ces victimes et leur rendent hommages.

                        Je vous remercie toutes et tous d’avoir pris part à notre cérémonie qui va se poursuivre par des dépôts de gerbes.

 

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Publié dans Comité de Nîmes

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